samedi 1 novembre 2008

Une fin inévitable

Si Cinnamon est morte à la fin de la deuxième partie, c'est que tel était son destin.
C'est le destin qui a guidé ses pas au Domaine Sacré et, pour être franche, je dirais qu'elle a commencé à mourir le jour de son arrivée au Sanctuaire. Plus précisément, depuis sa rencontre avec Saga, l'adolescente était condamnée.
Tout ayant commencé avec l'aîné des Gémeaux, il était logique que tout se termine avec le cadet.
Celui-ci a avant tout agi par pur réflexe. En voyant Athéna en danger, il n'a pas réfléchi, il a agi. Parce qu'il avait déjà commencé à changer au fond de lui-même. Cependant, ce changement est d'abord inconscient, en surface Kanon ne s'avouerait jamais qu'il a rejoint l'autre camp. Il n'en est pas encore là. Il lui faudra encore de longues heures d'introspection pour réaliser qu'il est dorénavant un Chevalier d'Athéna.
Un Chevalier, justement... C'est ainsi que Cinnamon l'a appelé dans ses dernières paroles. Parce que, si sa première réaction a été la surprise et la peine (elle a tout de suite su que l'attaque venait de lui), elle a vite compris que le Dragon des Mers n'était plus. A présent il était, à ses yeux, un Chevalier d'Athéna. S'il avait perdu cette fois-ci, maintenant il faisait, ou ferait très bientôt, partie des vainqueurs. Parce que c'est bien connu, le camp d'Athéna ne perd jamais et ses Saints sont capables de miracles.
Ainsi, pour la jeune fille, Kanon est devenu l'égal des Chevaliers d'Or, non dans la puissance, mais dans le dévouement qu'il aura bientôt pour Athéna. Et cela, elle l'accepte volontiers, d'autant plus qu'elle a sincèrement aimé les Saints d'Or. C'est la déesse qu'elle ne peut supporter, sa chaleur, sa compassion qui font si mal lorsque l'on croit son âme perdue. Cinnamon pense qu'elle est foncièrement mauvaise, et le moindre mot de gentillesse venant d'êtres aussi innocents que Saori ou Shun est pour elle comme un dard empoisonné...
En imaginant cette fin, qui était prévue depuis le début, je voulais aussi faire passer un message à Athéna. Non le monde n'est pas forcément juste, les gentils ne gagnent pas toujours à la fin et surtout, l'amour ne suffit pas toujours à soigner les âmes blessées.
Une dernière chose. C'est à Kanon que Cinnamon a dit ses derniers mots. Cependant, on peut très bien imaginer qu'ils étaient également adressés à Saga...

6 commentaires:

Alaiya a dit…

C'est sans doute pour les raisons que tu as évoquées que, même si en tant que lecteur, on savait que Cinn' devait mourir, on est quand même surpris par cette fin brutale.

Là où je trouve Cinn' paradoxale envers elle-même, c'est qu'elle a réellement aimé et apprécié les golds pour ce qu'ils étaient... à savoir des êtres totalement dévoués à Athena. Sans la déesse, ils n'auraient pas été ce qu'ils sont et Cinn' ne les aurait peut être appréciés pour le coup (je ne sais pas si je suis très claire là...^^U)

Et au final, elle meurt parce que Kanon, en passe de devenir un vrai "chevalier", la tue. Il la tue pour protéger Athena. C'est rude quand même. J'ai aussi l'impression que l'une des parties du message à faire passer à Athena, c'est "regarde, on meurt A CAUSE DE toi, tu auras beau faire montre de la compassion du monde, tu n'empêcheras pas de mourir ceux qui t'entourent et que tu voudrais protéger".

Au final, cela peut laisser penser qu'Athena a "perdu" le contrôle sur ses troupes, devenues trop fanatiques. Tu le dis toi-même: Kanon agit par réflexe. En y repensant... je trouve ça carrément grave^^

Sinon, pour Cinn' elle même, oui, cela ne pouvait pas se terminer autrement, j'ai bien aimé ta phrase "je dirais qu'elle a commencé à mourir le jour de son arrivée au Sanctuaire." Tout est dit^^

Iris Ardell a dit…

Je comprends ce que tu veux dire. En fait, Cinn aime les Golds pour ce qu'ils sont, pour leur puissance, leur charisme et même leur dévouement à Athéna. Si elle n'aime pas celle-ci, c'est avant tout parce qu'elle ne supporte pas la compassion dont elle fait preuve. Cela la blesse.
Pour l'autre partie du message à Athéna, oui tu as raison. Je ne le voyais pas comme ça mais c'est tout à fait logique. On meurt à cause de cette déesse qui prétends protéger l'humanité. Tiens là-aussi c'est paradoxal.
En tout cas, c'était "amusant" d'imaginer des scènes entre Kanon et Cinnamon alors que je savais déjà comment cela allait se terminer...
Merci beaucoup pour ton commentaire.

Stolvezen a dit…

Je crois comprendre le point de vu de Cinn' sur la compassion dont fait preuve Athéna : "comment peux-tu me comprendre, toi, qui ne sais rien de ce que j'ai dû vivre ?"

Mais tout de même, la fin est rude. J'avais gardé quelque part l'espoir d'une rédemption pour ton héroïne. Finalement c'est la mort qui finie par la sauver d'elle-même. Comme tu le dit si bien, depuis sa rencontre avec Saga, une telle fin était inévitable.
En relisant ces dernière paroles, j'ai même l'impression que c'est ce qu'elle attendait : mourir pour être libérée.

Iris Ardell a dit…

J'ignore si Cinnamon aspirait à mourir pour être délivrée mais c'est exact que la délivrance est venue avec sa mort. Une chose est sûre, elle est partie en paix, comme en témoigne son cosmos doré, son vrai cosmos d'origine non perverti.
Et faut pas croire, je suis toujours triste quand je tue mes persos. Oui je suis une récidiviste...

Anonyme a dit…

Tu fais là une très bonne analyse. Je comprend mieux pourquoi Cinnamon déteste autant Athéna. Saori, même si elle est touchée par les souffrances de Cinn elle ne peut les comprendre car elle n'a jamais souffert comme Cinn, ni comme les autres chevalier. Elle ne peut que compatir.
Et même sans ça, la pitié des autres face à quelqu'un dans le besoin peut être d'autant plus un réconfort que de ce sentir enfoncer. (Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire)
Et Athéna croit qu'avec son cosmos chaleureux et son amour pour l'humanité, elle peut purifier Cinn, erreur! Il y a des choses que l'amour seule ne peut guèrir (ne te méprend pas, je ne déteste pas Saori)
En tout cas, bravo Iris pour tes talents d'écrivain. Continue comme ça.

Iris Ardell a dit…

Merci beaucoup pour ton commentaire, Miha, je suis contente de voir que tu continues de me lire. C'est vrai que parfois la pitié n'est pas humiliante mais dans le cas de Cinn, vraiment, l'amour ne pouvait rien.
Encore merci !
Iris